Ce n’est pas (seulement) le résultat esthétique ou utilitaire qui compte, mais l’intention et le processus qui a amené l’objet à surgir !
La conception de la lampe Nomad Portable créée par le designer belge Alain Gilles pour O’Sun se veut exemplaire. Patrice Helaudais, directeur des opérations de O’Sun répète a envi qu’il a fait beaucoup d’argent en vendant des choses inutiles. Cette lampe solaire destinée aux populations démunies tient compte de leurs réels besoins sans fausses promesses. Étanche, facile à prendre en main, à accrocher, à poser sur une surface non plane … Une durée de vie et autonomie réelle testée en laboratoire, implique des matériaux de qualité. En faisant des arbitrages entre optimisation du coût et intérêt social, les lampes sont acheminées en pièces détachées en Afrique et assemblées sur place en local, ce qui facilitera également la maintenance et réparabilité. Le business model repose sur une distribution à deux vitesses : au prix fort chez les bobos occidentaux, au prix faible pour les ONG. Et les deux auront un bel et bon objet d’éclairage !
Autre approche : le collectif « This Is Very Dangerous » piloté par le designer Alan Smith propose à ses amis designers à travers le mode une expérience croisée. Voici la laine d’Islande et le pot de fleur typique espagnol, à Helga Josepsdottir de proposer un nouvel objet/usage ! Idem pour le liège portugais et l’abri pour oiseau typiquement allemand. Cette fois ci c’est Vitor de Castro Lopes qui s’y colle. Une vraie roulette ! A chaque fois un matériau et objet typique de deux pays à réunir.
Mais que fait donc bouger ce nuage au-dessus de l’Olympe, un curieux paysage qui intègre des bols topographiques ? Le designer allemand Hermann August Weizenegger (HAW) élude toute explication rationnelle, préférant parler d’énergie du lieu, la réunion des hommes, d’aérostat, Hindenburg … . Une magie qui s’explique dans le contexte de l’exposition « Instant Stories » de 11 designers berlinois, mettant en avant la qualité narrative du design. Le dossier de presse rompt un peu cette magie en expliquant que cette lampe est réalisée de papier japonais tendu sur une structure en fils métallique en tension, de telle façon que les lamelles bougent. C’est « Digital Couture » !